Closing date:

Délégué réduction des risques de catastrophes

City/location:
Port au Prince
Organization:
French Red Cross

This job posting has closed

(En français)

Contexte du poste


Haïti se caractérise par une fréquence particulièrement élevée et croissante de catastrophes naturelles (cyclones, inondations, séismes, glissements de terrain). Ce pays est d’autant plus sensible que se conjuguent forte précarité, petite taille et insularité. Cette zone est donc extrêmement dépendante de l’aide extérieure en cas de catastrophe. La Croix-Rouge française (CRF) est présente en Haïti depuis 1995 et met en œuvre avec la Croix-Rouge haïtienne (CRH), des projets de développement (santé, eau et assainissement, sécurité alimentaire…) ainsi que des programmes de préparation aux catastrophes et de réponse à l’urgence. Depuis 2001, la CRF a mené quatre projets de préparation communautaire face aux catastrophes (principalement cyclones, inondations) financés par le Service d’aide humanitaire de la Commission européenne, en concentrant ses actions principalement dans les régions du Bas Artibonite et du Bas Plateau Central. Le dernier projet en date, le projet DIPECHO VI, s’est achevé en février 2009 dans le Bas-Artibonite.

Etat des lieux sur les dégâts du séisme du 12 janvier 2010
Un séisme de magnitude 7.0 sur l’échelle de Richter a frappé Haïti le 12 janvier 2010. L’épicentre du séisme se situait à 22 km à l'ouest de Port-au-Prince. Deux fortes répliques d’une magnitude 5,9 et de 5,5 ont eu lieu peu après. A l’heure actuelle, cette catastrophe a engendré plus de 110 000 morts, 200 000 blessés, 130 000 déplacés et 600 000 personnes sans abris dans les communes de Port-au-Prince, Léôgane, Petit Goave, Carrefour, Jacmel, Gressier. Environ 3 millions de personnes ont été affectées par le séisme et ses répliques. Plus de 50% des habitations de la ville de Port au Prince ont été détruites ou endommagées. Les bâtiments publics, les sièges des organisations internationales, les structures hospitalières, les services privés, ainsi que les axes de communication ont été durement touchés. A l’heure actuelle on estime à 600 000 le nombre de personnes vivant dans les camps de Port-au-Prince, une grande partie de ces camps est extrêmement vulnérable aux aléas climatiques. Vulnérabilité liée à la forte précarité de l’habitat (tente ou bâches plastiques) mais également à la localisation de ces sites de rassemblement (proche de la mer, sur des ravines, etc). Cette situation fait que la majorité des populations vivant dans ces camps sont fortement exposées aux risques liés aux glissements de terrain, cyclones et inondations. Cette situation due à des déplacements massifs de populations se retrouve également en province, dans les zones non affectées par le séisme comme le bas plateau central mais également l’Artibonite.

Réponse opérationnelle de la Croix-Rouge française
Devant l’ampleur de cette situation et de ses besoins, la CRF aux côtés d’autres Croix-Rouge a déployé ses équipes de réponses aux urgences (ERU) et a renforcé son équipe de délégués pour venir en aide aux populations victimes du séisme. La CRF oriente son action auprès des personnes sans-abris ou déplacées qui se sont regroupées spontanément sur des camps de fortune et dans des conditions précaires. Elle vise une approche intégrée répondant aux besoins principaux des bénéficiaires : s’abriter, avoir accès à une eau potable, à des soins de santé primaire et aux produits de première nécessité. La priorité est également donnée à l’assainissement avec l’installation de latrines et à venir la réhabilitation du réseau d’eau. L’action de la CRF se traduit par la mise en place de deux dispensaires à Port-au-Prince réalisant près de 200 consultations par jour, le déploiement de cliniques mobiles, la prise en charge quotidienne de près de 500 enfants pour un soutien psychosocial. Des distributions de tentes et de différents kits (hébergement, cuisine, hygiène) ont eu lieu auprès de 55 000 bénéficiaires.

Dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, l' action se concentre sur la distribution d’eau suite à l’installation d’unités de traitement d’eau de masse M15 et la pose de bladders (réservoirs d’eau) alimentés par camions citernes. 700m3 d’eau sont distribués quotidiennement sur 67 sites, couvrant les besoins de 160 000 personnes. Le montant engagé pour cette opération d’urgence d’une durée de 4 à 6 mois est d’environ 5 millions d’euros, dont 1.9 millions pour un projet d’eau et d’assainissement mené conjointement avec la Croix-Rouge hollandaise.

La Croix-Rouge française souhaite analyser la prise en compte et l’intégration de mesures de réduction des risques dans les sites où elle distribue de l’eau actuellement. En effet, les mesures de réduction des risques sont une nécessité à long terme mais également à très court terme.

La saison des pluies a déjà commencé entrainant un risque épidémiologique élevé mais également un risque accru de glissement de terrain. La saison cyclonique débutera elle en Juin, d’ici là une grande partie des populations vivant dans les camps de PaP ne disposera toujours pas d’abris transitoires ou semi-permanents permettant une protection contre les vents violents et les pluies. De même, de part, leur localisation ces camps sont très vulnérables aux risques d’inondations, et particulièrement les camps où la CRF travaille actuellement. La CRF s’étant focalisée sur les populations et les quartiers les moins favorisés, ces derniers sont ceux présentant le plus de critères de vulnérabilité aux aléas climatiques. Il devient ainsi urgent d’envisager une préparation de ces communautés aux risques encourus lors de la saison cyclonique à venir.

Objectif de la mission

Il s’agit dans ce contexte d’aide d’urgence aux personnes déplacées dans les camps en perspective de la saison cyclonique qui arrive
:
-D’évaluer la vulnérabilité des camps à l’aléa cyclonique, aux inondations, glissement de terrain, séisme ;
-D’évaluer la situation et les besoins des populations de ces camps afin de diminuer leur vulnérabilité ;
-Définir les axes d’intervention à court terme pour protéger et mettre en sureté ces populations. Ces axes d’intervention doivent être définis en coordination avec les instances du mouvement et notamment la CR américaine qui a déjà élaboré une méthodologie pour la réduction des risques de catastrophe dans les camps
-De mettre en œuvre les activités considérées prioritaires suite à l’évaluation des vulnérabilités dans les camps ciblés (plan de contingence, stock, mise en sûreté, sensibilisation, mitigation,…).

Par ailleurs, le délégué appuiera et conseillera les coordinateurs de projets pour la mise en place d’activités RRC intégrées dans l’ensemble des projets mis en œuvre par la CRF quand cela est pertinent. La prise en compte des risques et les mesures de réduction de ces risques peuvent contribuer à renforcer l’impact et la pérennité des actions menées dans le domaine de l’eau et de l’assainissement mais aussi en matière de santé communautaire.

Liens hiérarchiques, fonctionnels et communication

Basé à Port-au-Prince, le délégué RRC sera placé sous la responsabilité du coordinateur des programmes au sein de la mission. Il sera logé sous tente. Les principaux interlocuteurs (hiérarchiques et fonctionnels) de(s) évaluateur(s) pour le siège de la CRF sont les personnes suivantes :
-Le chef de délégation, le coordinateur des opérations ainsi que le desk géographique (responsable hiérarchique de type n+1)
-Le délégué aura un lien fonctionnel avec le bureau RRC du siège de la CRF à Paris ;

Methodologie à utiliser

Coopération Mouvement
- Tenir compte du partenariat CRF/CRH en cours, de l’action du Mouvement Croix-Rouge dans le pays et dans les Caraïbes dans le domaine RRC, ainsi que de l’action des ONG actives dans la thématique ;
- Développer une approche commune et participative avec les PNS et la FICR ;
- Tenir compte de l’approche de la CRF dans ce domaine, des projets précédemment mis en œuvre sur la thématique par la CRF.        
- Tenir compte des leçons apprises durant le projet DIPECHO VI Haïti et durant la récente phase d’urgence notamment en ce qui concerne l’approche bénéficiaire et la coopération avec le partenaire et son rôle à jouer en tant qu’auxiliaire des pouvoirs publics.

Approche intégrée
Le délégué devra prendre en considération les projets développés ou envisagés dans les domaines de la reconstruction, l’eau et l’assainissement, l’urgence, le soutien psychosocial ou la santé communautaire et proposer quand pertinent une approche intégrée incluant des mesures de réduction des risques.

Approche communautaire
Le projet doit prendre en compte des approches à base communautaire si cela est pertinent, en utilisant autant que possible des méthodologies et outils participatifs.

Descriptif des taches

La collecte d’informations et l’identification des besoins et problèmes des populations affectées:

-Informations concernant les conditions météorologiques/climatiques de la zone ciblée ;
-Informations sur les risques liés aux catastrophes naturelles dans les zones potentielles et les capacités de réponse (matérielles et humaines) ;
-Informations concernant les divers programmes dans les camps par les autres acteurs du mouvement Croix Rouge et autres.

L’analyse de la situation et conclusions sur la(les) stratégie(s) à suivre pour répondre aux besoins et problèmes identifiés et l’élaboration d’une proposition d’intervention à court terme :
- Analyse des parties prenantes ;
- Analyse des problèmes et des objectifs ;
- Analyse des risques ;
- Analyse des stratégies possibles d’intervention ;
- Evaluation de la capacité de la Croix-Rouge haïtienne à agir comme partenaire de la CRF et selon quelles modalités et moyens ;        - Coordination auprès des autorités d’Haïti (en particulier la DPC), locales et nationales, ainsi qu’avec les acteurs humanitaires présents sur les zones concernées par l’évaluation ; Elaboration de la logique d’intervention (cadre logique, chronogramme, budget …) ;
- Rédaction en français des documents finaux relatifs à la proposition d’intervention ;
- Mise en œuvre des activités de réduction des risques de catastrophes dans les camps ciblés par le projet via l’élaboration d’un plan de contingence. Le délégué RRC sera également responsable du reporting régulier concernant son projet et du suivi comptable de son budget (en lien avec l’administrateur de la mission).

Exigence du poste/ Profil de l'évaluateur

- Compétences en gestion des risques naturels, environnement, géographie. Master : en gestion des risques naturels, géographie, cartographie, aménagement du territoire, gestion des espaces environnementaux.
- Expérience dans la réalisation d'évaluations, de gestion de projets de développement.
- Expérience dans la mise en œuvre de projets de réduction des risques de catastrophes naturelles.
- Analyse des risques naturels (aléas, enjeux, vulnérabilités, perceptions, cartographie, etc.)
- Analyse de systèmes de gestion des catastrophes Expérience dans l’humanitaire à l’international ;
- La connaissance de la zone est un plus ; La connaissance du mouvement Croix-Rouge / Croissant-Rouge est un plus.
- Polyvalent, adaptable, autonome et responsable Capacités de travail en équipe et de coordination
- Rigoureux et méthodique
- Diplomate et patient
- Bon esprit analytique et de synthèse
- Bonnes capacités rédactionnelles Maîtrise des outils informatiques Word, Excel et de l’Internet
- Langue:  Français courant

Share this

Is this page useful?

Yes No
Report an issue on this page

Thank you. If you have 2 minutes, we would benefit from additional feedback (link opens in a new window).