La fréquence de ces événements catastrophiques, malgré la reprise limitée des tendances climatiques après la longue sécheresse qui a affecté la région dans les années 1970 et 1980, est appelée le «paradoxe du Sahel». Les études hydrologiques des dernières 25 années montrent clairement deux phénomènes opposés : la réduction du ruissellement dans les bassins versants soudano-guinéens et l'augmentation dans les bassins sahéliens. De nombreux chercheurs affirment qu'au Sahel, outre la récente reprise des précipitations, toujours en dessous des niveaux d'avant 1970, et la multiplication des épisodes pluvieux extrêmes, le principal moteur des inondations est la forte dégradation des terres et de la végétation qui a progressivement réduit la capacité de rétention d'eau du sol, conduisant à un ruissellement plus important et plus rapide.
L’analyse de l’évolution des inondations est un élément important pour la détermination du risque à ce type d’aléa. Le risque se compose de plusieurs éléments parmi lesquels la fréquence de l’aléa, l’exposition et la vulnérabilité. Comme démontré par plusieurs études réalisés dans le cadre du projet ANADIA dans sa première et deuxième phase, les données contenues dans la BDINA revêtent une importance cruciale pour la détermination du risque d’inondation. La compréhension de ce dernier est à la base de la prise de décision dans la planification des actions pour la réduction du risque de catastrophe et pour l’adaptation au changement climatique, désormais parties intégrantes des stratégies de développement durable. Cependant, jusqu’à l’heure actuelle, la planification locale au Niger n’a pas encore pris en compte d’une manière généralisée le risque d’inondation dans les spécificités locales. Les différents types d’inondation demandent des mesures d’atténuation ou d’adaptation différentes qui ne peuvent pas être déterminées à priori. L’analyse approfondie des événements passées dans chaque unité administrative peut permettre d’identifier les mesures les plus appropriées et donc de répondre aux besoins réels des populations.