Haïti: Des habitations parasismiques et anticycloniques à partir des débris

Source(s): United Nations Stabilization Mission in Haiti

Près de 2 ans après le séisme, près de la moitié des décombres ont été enlevés. En partenariat avec le Centre de Recherche en Architecture en Terre (CRAterre), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Bureau International du Travail (BIT), l’ONG Entrepreneurs du Monde est en train de construire, à partir de débris issus des décombres, des maisons pouvant résister aux séismes et aux intempéries. Après Carrefour-Feuille, place à Corail Cesse-Lesse.

À quelques mètres du camp de déplacés de Corail Cesse-Lesse, au nord de Port-au-Prince, se trouve un vaste terrain clôturé. En cette fin de matinée d’octobre, une vingtaine de personnes y sont à pied d’œuvre. Dans le lot, il y ceux qui concassent les débris provenant des décombres de Port-au-Prince. Il y a aussi les maçons et les charpentiers qui s’activent à construire trois prototypes de maisons parasismiques et anticycloniques, dont deux sont en phase de finition.

La première phase du processus de construction de ces habitations consiste à transformer les débris de béton en remblais, à l’aide d’un concasseur. Trois ouvriers sont en effet chargés de tourner simultanément le concasseur. Le remblai est ensuite passé au tamis pour en extraire du sable et du gravier.

Comme le fait savoir l’un des concasseurs, Jean Paul Israël, « le sable moulu en provenance des débris est de meilleure qualité que le sable naturel bien qu’il nécessite l’utilisation d’une plus grande quantité de ciment ».

« Pour construire le socle de la maison, l’on mélange gravier, sable et ciment. Le produit ainsi obtenu sera disposé simultanément avec des pierres pour délimiter le périmètre de la future maison », a assuré le Coordonnateur Général Post-urgence d’Entrepreneurs du Monde, Guillaume Mellot. En ce qui concerne les murs, l’on construit d’abord l’ossature en bois, puis on le remplit de sable, d’argile et de pierres préalablement taillées.

Et Guillaume Mellot d’inscrire la spécificité du « prototype d’habitat ici proposé comme exemple dans sa capacité à être à la fois parasismique, anticyclonique et à être construit à partir de débris. D’où son importance dans le processus de reconstruction pour Haïti. »

« Il s’agit de maisons solides de type « Gingerbread » (maisons traditionnelles en Haïti) que l’on trouve encore dans certains quartiers de Port-au-Prince mais aussi dans diverses régions du pays», souligne Kenson Louis, en sa qualité de maçon. Selon lui, « ces échantillons de maisons peuvent servir d’exemples pour quiconque désire construire autrement son habitation ».

Le même projet a été mis en œuvre à Carrefour-Feuilles (quartier de Port-au-Prince). Et au nombre des 20 personnes qui réalisent ce projet pilote figurent 13 ouvriers dont 11 proviennent de Carrefour-Feuilles, les 2 autres de Corail. A ces derniers s’ajoutent 4 manœuvriers non qualifiés, 2 ingénieurs et un contremaitre. Ces derniers évoluent sous la supervision de 2 ingénieurs, une Française et un Haïtien, également chargés de leur formation pour une période de 6 mois. Le projet sera inauguré le 6 décembre prochain.

Rédaction : Jonas Laurince

Edition : Uwolowulakana Ikavi

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